La Saison de l'aurore éveillée

"1945. Dans le Paris de la libération, Yves Mairot, nanti d’une bourse d’ancien combattant, entame ses études supérieures. Il a vingt-et-un ans, sort à peine des années d’étouffement de la guerre, de l’occupation et de son engagement d’adolescent dans la résistance et le maquis jusqu’à sa participation à la libération de la Haute-Savoie. [...]
Apprendre est son but et son nouvel engagement : la littérature, la philosophie, la psychologie, les recherches en psychanalyse, tout l’intéresse. Ses maîtres se nomment Merleau-Ponty ou Bachelard. Il se retrouve très vite au sein d’un groupe d’amis fidèles à jamais : Jean-Pierre Chabrol, Ivan Denys, Michel Gauthier-Darley qui, comme lui sont nourris de poésie, de culture artistique et qui, comme lui, portent en eux la mémoire de la résistance. À l’école des Arts Décoratifs, Yves Mairot retrouve d’autres jeunes peintres de l’École de Paris. Au quartier latin et à Saint-Germain, il fréquente les cabarets où une amie d’enfance, Catherine Sauvage, est en train de gravir les échelons de la célébrité. À Saint-Germain il s’intègre également à ces intellectuels de la parole et de la réflexion, écrivains, poètes, musiciens comme Roger Vailland ou Boris Vian, mais aussi Queneau, Sartre et tant d’autres.
[...] À l’aube de sa vie d’homme, ces poèmes nous révèlent aussi les chemins empruntés par l’artiste et qui aboutiront à la plénitude dans la peinture et cet amour de la poésie qu’il partage avec tous ses amis, dans ce monde de l’après-guerre."
Mireille Berthier